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Fils de harki, Boaza Gasmi, 59 ans, mène depuis le 16 septembre une grève de la faim à Agen, devant la préfecture du
Lot-et-Garonne.
LePrésident du Comité National de Liaison des Harkis veut interpeller le président François
Hollande et obtenir de la République une réparation morale et financière pour les familles de harkis qui ont été « maltraitées » à leur arrivée en France.
« Peut-il mépriser 1,5 million de harkis et leurs descendants qui ont payé cher leur engagement dans l’armée française ? »
demande-t-il. Son propre père, ouvrier agricole, s’est battu sous les couleurs du drapeau français pendant la guerre d’Algérie de 1959 à 1962. Après le conflit, en 1965, Boaza Gasmi s’est
retrouvé avec ses parents, ses deux frères et sa sœur dans un camp, comme 70 000 autres harkis, à Bias, dans le Lot-et-Garonne.
« On nous a volé notre adolescence », raconte-t-il, avec émotion. "Dans les camps, la vie était rude : extinction des feux
à 21 heures, douches à l’extérieur et payantes"… « Fier d’être Français »
Dans ces conditions, bon nombre d’enfants de harkis sont sortis de l’école sans diplôme. « Nous n’avons pas eu le droit à l’égalité des
chances ». Boaza Gasmi a tout de même décroché un CAP de tourneur-fraiseur. S’il parvient à travailler dans une usine locale de fonderie à 18 ans, il devra encore patienter cinq ans pour
parvenir à quitter le camp.
« Fier d’être français »
Boaza Gasmi a tout fait pour s’insérer. Il a fondé une grande famille de six enfants et a acheté une maison. Mais, marqué par la souffrance de
siens, il s’est toujours battu pour aider les harkis à faire valoir leurs droits auprès de l’État français et a été élu président, en 1998, du Comité National de Liaison des Harkis.
"À l’Élysée début 2014"
Affaibli après plus deux semaines de grève de la faim, Boaza Gasmi ne lâchera pas, dit-il, tant que « justice ne sera pas rendue ». « Aujourd’hui,
des fils de harkis se retrouvent avec des retraites de misère, parce qu’ils n’ont pas pu étudier normalement ». Le responsable associatif assure avoir reçu un message du cabinet de Kader Arif,
ministre des anciens combattants, lui affirmant que le président le recevrait à l’Élysée au début de l’année 2014.
Homme de dialogue, mais très déterminé, il entend convaincre François Hollande de créer une commission, composée de parlementaires et de Harkis,
chargée d’élaborer un plan d’actions en faveur de sa communauté.
Grève de la faim chez les Harkis : les revendications de Boaza Gasmi
Boaza Gasmi, le président du Comité national de liaison des Harkis (CNLH), est entré en grève de la faim : il affronte cette épreuve à bord d’une camionnette garée devant le préfecture du
Lot-et-Garonne depuis luindi 16 septembre 2013. Ce mercredi, il a accepté répondre aux questions de NetworkVisio : une interview au
cours de laquelle il explique les revendications qui ont suscité cette décision. Ce fils de Harkis était entouré d’un groupe d’amis qui le soutiennent, dont quelques Harkis de première
génération.
Camps de transit et de reclassement pour les harkis
Dans le contexte de la fin de
la guerre d'Algérie, une petite partie des anciens harkis et de leurs familles, menacés en Algérie, ont été rapatriés en France à partir de l'été 1962. C'est l'armée française qui a été chargée de leur transfert, de l'hébergement et de l'encadrement de
l'ensemble des opérations. Pour cela, elle a utilisé différentes structures (dont certaines ont fonctionné successivement, d'autres simultanément) appelées généralement camp de
transit et de reclassement, au nombre de sept : Bias (Lot-et-Garonne), Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), La Rye - Le Vigeant (Vienne), Larzac-La Cavalerie (Aveyron), Saint-Maurice-l'Ardoise (Gard), Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)[1].
Plusieurs de ces structures avaient servi de
lieux d'internement ou d'assignation pour différentes personnes : juifs, réfugiés espagnols républicains, tziganes, Algériens suspectés d'appartenir au FLN, prisonniers de guerre allemands, rapatriés asiatiques ou eurasiens d'Indochine...
En 1958, le petit paysan de la région d'Orléansville Mohamed Guelagli, s'était engagé dans l'Armée française, alors que l'Algérie vivait dans la terreur des attentats. Il avait,
croyait-il, choisi son camp : la France.
Désarmé par ses propres supérieurs après le cessez-le-feu, il échappa par miracle aux représailles du FLN. De nuit, un commando a égorgé sa mère et
deux de ses frères avant d'incendier la ferme familiale. Mohamed, contrairement à des milliers de harkis abandonnés sur place, a pu s'enfuir en métropole avec son épouse
et ses deux enfants, « grâce à un officier qui a désobéi aux ordres du gouvernement de Paris ». Rapatrié dans une ferme désaffectée de Rabastens à la fin de 1962, il n'a jamais vraiment
repris racines sur ce sol. Aujourd'hui, à 81 ans, installé à Graulhet, il attend que la justice lui « redonne sa dignité ». Il s'est joint aux centaines de dépôts de plainte d'anciens
harkis pour crime contre l'humanité et complicité de crime contre l'humanité.
Nous l'avons rencontré. Le vieil homme témoigne des souffrances endurées par ces oubliés de l'Histoire. Récit d'une vie qui n'a été qu'un long calvaire depuis quarante ans.
Témoignage
Avant d'écouter la première question, Mohamed Guelagli montre son bras droit désarticulé. Comme si, pour lui, son histoire se résumait à ce membre qui ne répond plus. Son passé de harki ?
Le voilà. Un coude fracturé par une balle du FLN. Et des cicatrices jamais refermées à l'intérieur. Il repense tout le temps à sa mère et à ses deux frères assassinés qui reposent là-bas,
« au pays ».
Au pays, mais quel pays ? « Celui où je suis né, l'Algérie, que nous croyions faire partie de la France. Mais comme tant d'autres, avec quarante ans de recul, je regrette tellement
d'avoir été compromis, manipulé et occulté pendant aussi longtemps par l'Etat français. »
Ce vendredi matin, à Graulhet, l'homme minuscule fixe avec tristesse le drapeau tricolore qui claque sur la façade de la mairie. Tout à l'heure, il était assis en face du maire, dans la
salle du conseil municipal. Les harkis commencent à avoir une existence officielle avec ce coup d'éclat. Ils auront une plaque, bientôt, au monument aux Morts, ici à Graulhet et partout
ailleurs dans la « mère patrie ».
« La ferme de mon père »
Le combat continue néanmoins. A 81 ans, Mohamed se joint à la démarche juridique du Comité national de liaison des harkis, à la plainte déposée jeudi
à Paris pour « crime contre l'humanité et complicité de crime contre l'humanité » contre l'Etat français. «J'attends que l'on me redonne ma dignité. »
Il fouille douloureusement dans sa mémoire et raconte par bribes. Retour sur une vie gâchée. Mohamed Guelagli est né le 27 mars 1918 au douar de Ghrisbis, dans la région agricole de
l'ex-Orléansville (devenue par la suite El Asnam, puis Ech Cheliff). « Une belle ferme de 80 ha qui appartenait à mon père. Nous étions quatre garçons et ce n'était pas de trop pour
s'occuper du troupeau, des vaches à lait bien grasses et des moutons. Nous cultivions du blé, du maïs, de l'orge. Il y avait deux maisons. Nous ne savions pas lire, mais nous étions
heureux. »
Mohamed veut voir autre chose. A 40 ans, il va conduire des bus et ce boulot lui va comme un gant.
Pris dans une embuscade du FLN
Nous sommes alors en 1958. Depuis quelques mois, le FLN multiplie les attentats. L'atmosphère est très tendue partout en Algérie. Au volant de son autobus, Mohamed tombe dans une
embuscade. Les « fellaghas » tirent sur le chauffeur qui refuse de stopper. Le coude brisé, il s'en tire par miracle. Mais handicapé à jamais, plus question de reconduire.
Il reste donc au douar et reprend le métier d'agriculteur, avec un seul bras. Pas pour longtemps: « Les gens du FLN venaient la nuit nous racketter et nous ordonner de rejoindre leurs
rangs dans le maquis. Comme nous refusions, ils égorgeaient notre bétail. Au petit matin, vaches et moutons gisaient dans une marre de sang. Je n'ai pas rejoint le FLN, mais l'Armée
française, pour protéger les miens, du moins c'est ce que je croyais. »
Quarante ans, ce n'est pas la première jeunesse pour une recrue. Les SAS, les fameux Services armés de sécurité, ont besoin d'hommes d'expérience qui connaissent parfaitement le terrain
et les populations. Mohamed est incorporé « au barrage, près du Djebel Louh ». Les unités clandestines terroristes s'infiltrent aux frontières et les harkis n'ont pas leur pareil pour
suivre leur piste et dénicher leurs caches.
« Vous pouvez rentrer chez vous, la guerre est finie... »
« Pendant cinq ans, rapporte l'ancien, nous sortions toutes les nuits en patrouille. J'étais éclaireur, donc toujours devant, le plus exposé. »
Le 19 mars 1962, le cessez-le-feu est proclamé. Mohamed rentre à la maison, « en permission». « Nous, pauvres bougres illettrés ou presque, ne comprenions pas grand chose à tout ça. Tout
le monde croyait que la guerre était finie. Une erreur de plus. »
Sur ordre de De Gaulle, deux notes tombent les 12 et 16 mai 1962 sur le bureau des chefs d'état-major. L'une est signée du ministre des Affaires
algériennes, Pierre Messmer, l'autre par Louis Joxe, ministre d'Etat. L'Armée française a l'ordre de désarmer tous les harkis et de les renvoyer « chez eux ».
« Je me trouvais à la ferme, se souvient Mohamed. Un convoi de militaires français a encerclé la propriété, comme si nous étions un danger. Un lieutenant m'a
réclamé mon arme. Je lui ai tendu la mitraillette Mat 49. Il m'a lancé « la guerre est terminée, tu peux rester chez toi, maintenant... »
« Ils ont égorgé ma mère et mes deux frères »
A cet instant précis du récit, le vieil homme ferme les yeux. La suite, il y a quarante ans qu'elle le torture: « La vie reprenait à peu près
normalement. Une semaine après la visite des militaires français, nous avons reçu en pleine nuit celle d'une dizaine de gens du FLN armés jusqu'aux dents. J'ai réussi à m'enfuir dans les
ténèbres à travers champs. Mes deux frères qui se prénommaient Abdelkader, l'un âgé de 25 ans, l'autre de 30, ont eu moins de chance. Ils les ont égorgés. Ma mère, coupable à leurs yeux
d'avoir eu des fils harkis, a également subi le même sort affreux. Ils lui ont tranché la gorge avant de mettre le feu à la ferme. »
Mohamed court jusqu'au quartier général de l'Armée française et supplie les militaires de lui ouvrir la porte. Là, une lueur traverse le regard de l'ancien harki: « J'ai eu la chance de
tomber sur des officiers humains qui ont désobéi à l'ordre venu d'en haut. Je n'ai jamais oublié le nom de mon sauveur, ce gradé s'appelait Senat. Il m'a dit : ''on va te trouver une
place dans un convoi pour rejoindre la France". Et sa parole a été tenue. »
« Heureusement, les voisins nous donnaient à manger »
Mohamed Guelagli, son épouse et ses deux enfants en bas âge embarquent sur un bateau de transport des troupes. Direction Marseille. En décembre 1962, ils sont acheminés sur Rabastens,
dans le Tarn. Une nouvelle épreuve commence: « Nous étions logés dans une ferme désaffectée. Dix familles de harkis dans deux pièces, sans eau courante, ni WC. Cinq années très
difficiles. »
Les réfugiés coupent du bois, trouvent des emplois saisonniers à la campagne. « Heureusement, de braves voisins nous donnaient à manger. Ils avaient compris, eux, que nous avions rendu
service à la France. En 1967, on nous a transférés dans une autre ferme, à Labessière Candeil, mais c'était la même misère. Nous avons encore survécu grâce à la générosité de voisins. »
En 1963, Mohamed avait été convoqué au tribunal d'instance d'Albi, comme les nombreux harkis installés dans le département. « Le juge m'a demandé :
''est-ce que vous voulez devenir Français ? ''. Nous étions très surpris car nous pensions l'être depuis longtemps, on nous avait expliqué que l'Algérie était
française depuis 130 ans. J'ai dit oui, bien sûr, mais ce jour-là, je me suis fait avoir. Depuis, j'ai toujours vécu dans le mépris, dans l'oubli, l'amertume et le dénuement. L'Etat
français m'a trahi. Voilà pourquoi je lui demande réparation en portant plainte. »
Liberté, égalité...diversité, féminité (article datant des élections législatives 2007)
Ce n'est certes pas un raz-de-marée, mais c'est assurément plus que quelques vaguelettes. Dans toutes les régions de France et dans tous les partis politiques, des femmes dont les
parents étaient des immigrés maghrébins prennent en mains leur citoyenneté pour défendre leur idée de l'intégration et de l'action politique. Elles ont toutes la gnaque et l'énergie que
leur parcours de combat leur a permis de se construire. Elles sont le plus souvent encore très jeunes au regard de la moyenne d'âge du personnel politique français. Elles ont pour la plupart de
30 à 45 ans. Les plus âgées ont connu leur première expérience militante avec la Marche des Beurs de 1983. Les plus jeunes ont décidé d'agir là où d'autres se résignent, refusant d'être les
victimes de déterminismes qu'elles s'engagent à combattre. Ce ne sont pas les "beurettes" de service que l'on a pu connaître il y a encore quelques années, que l'on parachutait en politique parce
que cela faisait bien sur la photo et que l'on jetait aussi vite au premier remaniement. Ce sont toutes des personnalités fortes, quelles que soient leurs choix politiques.
La campagne est lancée avec Lynda Asmani, Djemila Azrou, Rachida Dati, Tokia Saïfi et Myriam Salah-Eddine (UMP), Najat Azmy, Najat Belkacem (notre photo
ci-dessous)
Fatima Benmehdi, Daouia Bezaz, Nadia Brahimi, Naïma Charaï, Kheira Drissi (voir La une de la
pluralité, 21 mars), Samia Ghali, Bariza Khiari, Elyssa Kraiem, Salima Mami, Zoubida Naïli (voir notre portrait :Zou est d'avenir) et Mouna
Viprey (PS), Saliha Ayadi (PRG), Yasmine Boudjenah et Malika Zediri (PCF), Alima Boumediene, Khadidja Bourcart et Djamila Sonzogni (Les Verts). Elles, parmi beaucoup d'autres...
(les textes et photos de cet article sont, sauf mention contraire, extraits ou
inspirés des sites et blogs des femmes politiques concernées ou des collectivités dans lesquelles elles sont élues)
Salah Salmi, un ancien harki âgé aujourd’hui de 72 ans, avait pu obtenir un visa en 2000 pour rejoindre la France. En
2004, il est incarcéré pour un viol dont il a été innocenté depuis. Après dix-huit mois de détention provisoire, il s’est trouvé privé de titre de séjour pour n’avoir pas effectué en temps voulu
auprès de la préfecture du Var les formalités permettant la reconduction de son titre – il était alors en prison. En 2010, la cour administrative d’appel de Marseille avait rejeté sa demande...
La préfecture du Var vient enfin de le régulariser et il va être indemnisé pour l’incarcération injustifiée qu’il a
subie.
[Mis en ligne le 8 octobre 2010, mis à jour le 25 mars 2011]
Mise à jour (25 mars 2011)
L’édition du 24 mars 2011 de Var-Matin nous apprend que Salah Salmi a finalement été régularisé par la
préfecture du Var et qu’il a reçu sa carte de résident il y a quelques jours.
D’autre part, la commission d’indemnisation d’Aix lui a accordé une indemnité pour le préjudice subi du fait de
son incarcération injustifiée.
Salah Salmi était défendu par Mes Marc Oreggia et Frédéric Casanova du barreau de Toulon.
Salah Salmi et sa carte d’ancien
combattant. (Photo Dominique Leriche)
Accusé à tort de viol, un harki de 72 ans,
persona non grata en France
par Peggy Poletto, Var matin, le 1er octobre 2010
Incarcéré durant dix-huit mois, Salah Salmi, un ancien combattant de l’armée est sous le coup d’un refus de séjour délivré
par les services de l’Etat
« On m’a accusé de viol. Je suis allé en prison à 70 ans. Une fois libéré, on a dit que j’avais trafiqué du shit. J’ai
encore été innocenté. Maintenant, on veut m’expulser ! Je suis né Français. J’ai combattu pour la France. Je veux finir ma vie ici ! » Salah Salmi, un harki toulonnais, vit un
enfer. À 72 ans, le vieil homme brandit fièrement sa carte d’ancien combattant et son titre de reconnaissance de la Nation. Pourtant cet ancien combattant de l’armée française est aujourd’hui
sous le coup d’un arrêté de refus de séjour pris par la préfecture du Var. « Je me suis battu pour la France jusqu’en 1961. J’ai été grièvement blessé. Maintenant, on veut me renvoyer en
Algérie. Je veux que ce cauchemar cesse », lâche-t-il la voix tremblante. Aux côtés de ses avocats, Mes Oreggia et Casanova, le septuagénaire à la santé fragile vient de livrer de nombreux
combats. Et pas n’importe quelles batailles.
Papiers pas régularisés quand il est en prison
À 70 ans, il s’est retrouvé impliqué dans une affaire de viol à La Seyne. En 2004, accusé d’avoir abusé d’une femme, il
clame son innocence. En vain. Il purgera dix-huit mois de détention provisoire avant d’être libéré le 5 février 2006. Un non-lieu l’innocente le 14 mai 2008. Marqué par ces longs mois
d’incarcération, Salah Salmi pense alors recouvrer la liberté totale. Il n’en est rien. Il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Toulon. « Pendant la perquisition, une barrette de
cannabis a été trouvée dans le logement qu’il partageait avec d’autres personnes. On a voulu lui coller cette affaire supplémentaire sur le dos. C’est scandaleux. Il a été injustement incarcéré
et on le convoque pour ça, sans preuve ! C’est honteux », ne décolère pas Me Christophe Casanova. Le tribunal le relaxe. Le vieil homme pense alors voir le bout du tunnel.
Mais l’affaire se corse. En possession d’un titre de séjour depuis 2002, il devait le régulariser avant le 25 septembre
2004. Or, à ce moment-là, il est… en prison. Aucune démarche n’est engagée. L’innocent emprisonné se retrouve libre mais sans titre de séjour en France. « Cette situation, il la vit
difficilement. M. Salmi s’est toujours considéré comme Français. Il n’a pas obtenu la nationalité française, il y a cinquante ans, à cause de circonstances exceptionnelles. Touché par une
rafale de mitraillette, il a été hospitalisé. Une fois en état de prendre un bateau pour rejoindre la France, il était trop tard. L’armée algérienne l’a arrêté et emprisonné. Les soldats
l’avaient trouvé en possession de sa carte militaire française », explique Me Marc Oreggia.
Ému, des sanglots dans la voix, Salah Salmi évoque les tortures qu’il a subies. Montre les traces laissées par les barbelés
sur ses chevilles. Les années de misère. L’impossibilité de se marier avec des non-harkis ou d’intégrer la fonction publique. « Nous n’étions rien », lâche-t-il les yeux rougis.
Tellement rien qu’en 2000, le gouvernement algérien attribue des visas pour la France. Trente-huit ans après l’indépendance, Salah Salmi arrive en France. Loin de s’imaginer que de nouveaux coups
durs ne vont pas l’épargner.
Salah Salmi le harki reste sans-papiers
par Peggy Poletto, Var matin, le 5 octobre 2010
Salah Salmi, un harki de 72 ans, sous le coup d’un refus d’attribution d’un titre de séjour n’a pas été entendu par la
justice française. Contre toute attente, la cour administrative d’appel de Marseille a rejeté en fin de semaine dernière, la requête de cet ancien combattant de l’armée française en Algérie. Pour
le vieil homme et ses avocats, Mes Oreggia et Casanova, cette décision est un véritable coup de massue.
« C’est une très mauvaise nouvelle. Une très mauvaise surprise d’autant plus que le rapporteur public avait requis le
rejet de l’arrêté pris par le préfet du Var. Dans la plupart des affaires, les conclusions de celui-ci sont toujours suivies par le tribunal. Nous sommes sous le choc. »
La juridiction d’appel a adopté la position du préfet ; estimant qu’en matière de régularisation humanitaire, il
s’agit de son pouvoir discrétionnaire.
Le sort s’acharne donc contre cet homme qui, à l’aube de sa vie, a choisi de venir s’installer sur sa terre de cœur. Après
quarante ans d’attente, Salah Salmi avait pu obtenir un visa en 2000 pour rejoindre la France. En 2004, il avait été incarcéré à tort pour un viol ; des faits pour lesquels il a été blanchi.
Titulaire d’un titre de séjour validé par la préfecture du Var, il n’avait pas été en mesure de le reconduire car il était en prison. Il se retrouve sans-papiers depuis deux ans après ses
tribulations judiciaires.
La décision rendue à Marseille l’a anéanti. « Il s’attendait à une reconnaissance de la justice administrative. Elle
ne l’a pas fait. » Bien décidé à aller jusqu’au bout, Me Oreggia envisage un recours devant le Conseil d’État.
Appel à Hubert Falco et à Éric Besson
Ému face à la situation du septuagénaire, l’avocat toulonnais lance une bouteille à la mer. « J’en appelle à Hubert
Falco, secrétaire d’État aux anciens combattants et maire de Toulon, ainsi qu’à Éric Besson, ministre de l’Immigration, pour que soit mis fin à une injustice en régularisant les anciens
combattants harkis qui ont pu revenir en France et qui se trouvent encore sans papiers », indique Me Marc Oreggia.
« Il y en a au moins deux sur Toulon, Salah Salmi et Ramdane Hamreras. Ils vivent dans la rue. On les a oubliés en
1962, et on les oublie encore aujourd’hui. Cela devrait tous nous remplir de honte » conclut-il.
La France, par le geste de son Président, vient d'inaugurer le mémorial ACTe en Guadeloupe, dimanche 10 mai 2015, à l'occasion de la journée de commémoration de l'esclavage. En avril
dernier, le Secrétaire d'Etat aux anciens combattants s'était rendu à Sétif en Algerie pour participer au 70ème anniversaire du massacre du 8 mai 1945 qui eu lieu dans cette ville et aux
alentours.
Mais qui connaît la date du 12 mai 1962 marquant l'abandon des Harkis (1) en Algérie après les accords d'Evian du 18 mars 1962 et le cessez le feu du 19 mars aboutissant à l'indépendance de
l'Algérie?
Les Harkis sont des supplétifs engagés pour diverses raisons aux côtés des soldats de l'armée française dans la lutte contre les mouvements indépendantistes algériens, essentiellement le FLN
dont l'armée l'ALN combattait dans les maquis.
Après les accords d'Evian, ces malheureux supplétifs, pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie, furent désarmés et renvoyés dans leurs foyers. Mais très tôt, et sans aucune
forme de procès, des massacres de Harkis ou supposés ont débuté et les représailles contre leurs familles se pratiquèrent avec tortures et actes de barbarie que rien ne
justifiait.
Tout indique que la plupart de ces exactions furent commises par des "combattants" de la dernière heure suivis par des foules excitées et déchaînées. Cette anarchie et cette haine auraient
aussi été provoquées par les attentats aveugles de groupes de l'OAS (2) décidés à pratiquer la politique de la terre brûlée. Mais pour de nombreux pieds noirs, l'OAS était composée de groupes
d'auto défense qui les protégeaient d'un plus grand massacre.
Quant aux chefs du FLN, ils étaient plus préoccupés par une lutte fratricide qui allait faire des centaines de morts dans leurs rangs pour s'accaparer le pouvoir, négligeant ainsi les accords
d'Evian.
Ces derniers prévoyaient pourtant que nul ne serait inquiété pour ses engagements antérieurs à la date de ces accords entre les belligérants.
Devant la pagaille régnante et les assassinats perpétrés contre eux, les Harkis demandèrent la protection de l'armée française, mais celle-ci obéissant aux ordres est restée dans ses
casernes. Seuls des officiers courageux passant outre les ordres reçus vont tenter de sauver ces hommes, qui ont toujours servi avec fidélité sous leurs commandements, afin de les rapatrier
vers la métropole.
Pourquoi le 12 mai marque-t-il l'abandon des Harkis?
Cette date correspond au télégramme envoyé par le Ministre de la guerre, Pierre MESMER, donnant des instructions confidentielles de ne pas permettre aux Harkis de rejoindre la métropole. Ces
recommandations avaient l'aval du gouvernement et elles dataient du 12 mai 1962.
Ces consignes démontrent clairement la volonté d'abandon de ces supplétifs de l'armée française après, ne l'oublions pas, qu'ils furent désarmés.
Cette correspondance sera suivie par une autre, celle du Ministre d'Etat chargé des affaires algériennes, Louis JOXE, qui avait adressé à Christian FOUCHET, Haut-commissaire en
Algérie, le télégramme suivant :
N 125/IGAA - 16 mai 1962 /Ultra Secret/Strict. Confidentiel.
Ministre Etat Louis Joxe demande à Haut Commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles
tendant à installation métropole Français Musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs S.A.S. et commandants d'unités. "
Signé : Louis JOXE.
Suite à ces décisions, des Harkis arrivés en France furent renvoyés en Algérie, d'autres
qui se trouvaient dans des bateaux furent débarqués et certains arrêtés sur le quai par des hommes armés. On ne peut que deviner leur sort. Quelle tragédie!
Voilà ce qu'écrit sur cet abandon l'écrivaine Zahia Rahmani, fille de Harki, dans son livre d'une grande force intellectuelle et qui porte en titre le nom de son père, «Moze» (3):
« La métropole pouvait dormir. Oublier cette chose nationale, ce département qu'on voulait à soi mais sans ses militaires qui n'agissent jamais en républicains, sans ses pieds noirs à
l'accent honteux, sans ces harkis dont il faudrait dire l'existence. Dormir, tirer un trait. La guerre est finie! Enfin, à l'arrière tous. Oublier ces lépreux qui tendent la main. C'est traîtres.
Ces suppôts de l'OAS!
...
Quitter l'Algérie était dorénavant interdit aux seuls harkis."
Les conditions d'accueil des rescapés
Les harkis et leurs familles qui purent échapper aux représailles arrivèrent en France où pratiquement rien n'était prévu pour leur accueil.
Transportés souvent de nuit dans des camions de l'armée, ils furent parqués dans des camps de fortunes aménagés au dernier moment, souvent dans des hangars ou sous des tentes militaires, dans le
froid et dans une promiscuité inimaginable.
Comble de l'ironie, certains de ces lieux, comme Rivesaltes, servirent de centres de détention de militants du FLN qui venaient d'ailleurs tout juste d'en sortir avant l'arrivée des Harkis!
Pour ajouter à cette humiliation, on obligea tous les Français musulmans rapatriés à une
démarche administrative auprès du juge d'instance en vue de se faire reconnaître la nationalité française, ce que l'on ne demandera pas aux rapatriés de type européen.
C'est ainsi que même le Bachaga Boualam pourtant commandant de l'armée, distingué de la légion d'honneur à titre militaire, député et vice président de l'Assemblée Nationale jusqu'en juillet
1962, dut se prêter à cette formalité d'obtention de la nationalité française et on lui réclama même de payer un timbre fiscal à l'administration !
C'est pour toutes ces raisons qu'aujourd'hui et depuis plusieurs années, les associations harkies se battent pour réclamer à l'Etat français de reconnaître sa responsabilité dans l'abandon, le
massacre et les conditions d'accueil des Harkis.
Ce n'est pas un acte de repentance qui est demandé mais bien la reconnaissance d'une
responsabilité qui est un fait historique indiscutable.
En 2001, le Président Chirac a décidé d'une journée d'hommage national à ces supplétifs fixée au 25 septembre qu'il organisa à l'Hôtel des Invalides où une plaque commémorative fut
posée.
En 2007, M. Sarkozy alors candidat à la présidence fera une déclaration (le 31 mars) jamais appliquée :
« Si je suis élu président de la république, je veux reconnaître la responsabilité de la France dans l’abandon et le
massacre des harkis en 1962, et je le veux afin que l’oubli ne les assassine pas une deuxième fois ».
En 2012, M. Hollande pendant sa campagne pour la présidence de la République écrira (le 5 avril) :
« Si le peuple français m’accorde sa confiance, je m’engage à reconnaître publiquement les responsabilités des
gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en
France ».
Les Harkis survivants et leurs familles attendent toujours la réalisation de cette promesse.
Beaucoup reconnaissent tardivement que ces horribles massacres ont saigné à jamais l'Algérie indépendante et qu'elle en garde les séquelles jusqu'à aujourd'hui et que la responsabilité des
autorités française reste très lourde.
Pour terminer, les chiffres que l'on donne habituellement, à défaut d'une commission d'enquête internationale indépendante qui pourrait enquêter sur ce terrible drame, sont de près de
150 000 morts Harkis et assimilés comme l'indique un document de l'Etat Major/ Service Historique d'avril 1977.
Extrait d'un document du service historique de l'armée de terre, avril 1977.
Voir également en document attaché ci-dessous l'article paru dans le journalLa Provencedu 11 janvier
2015.
(1) Harki est un mot qui vient de l'arabe Harka désignant un groupe "en mouvement". Les harkis étaient des supplétifs de l'armée française durant la guerre d'Algérie.
(2) OAS : organisation armée secrète. (3) “Moze”, de Zahia Rahmani, chez Sabine Wespieser éditeur, 2003.
Autopsie vitale du Mémorial de Rivesaltes pour l’humanité - See more at:
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Autopsie vitale du Mémorial de Rivesaltes pour
l’humanité
Le Mémorial de Rivesaltes a été inauguré le vendredi 16 octobre 2015. Entre passé et présent, l’avenir étant devant,
voici le résumé historique et historiographique de ce lieu qui fait désormais œuvre de mémoire, près d’un siècle après l’apparition de la bête immonde en Europe.(La suite en cliquant sur l'image).
Le Mémorial de Rivesaltes a été inauguré le vendredi 16 octobre 2015. Entre passé et présent, l’avenir étant devant, voici le résumé historique et historiographique de ce lieu qui fait désormais
œuvre de mémoire, près d’un su
Autopsie vitale du Mémorial de Rivesaltes pour l’humanité - See more at: http://www.mediaterranee.com/2132015-autopsie-vitale-du-memorial-de-rivesaltes-pour-lhumanite.html#sthash.mMi9xknY.dpuf
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Photo : "Un peuple est fort lorsqu’il
ose regarder en face sa pire histoire. Ça n’arrive pas qu’à l’autre bout du monde, c’est arrivé ici. Que ce travail de mémoire serve à notre jeunesse, à tous, à l’humanité", disait
Christian Bourquin, président de la Région Languedoc-Roussillon de 2010 à 2014.
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 30 octobre 2013
RAPPORT D’INFORMATION
DÉPOSÉ
PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
en conclusion des travaux d’une mission d’information constituée le 14 novembre 2012,
sur l’Algérie
Président
M. Axel Poniatowski
Rapporteur
M. Jean-Pierre DUFAU
Députés
La mission d’information sur l’Algérie est composée de : M. Axel Poniatowski, Président, M. Jean-Pierre Dufau, rapporteur,
MM. Philippe Baumel, Jean-Claude Buisine, Jean-Claude Guibal, Mme Françoise Imbert, M.Jean-Luc Reitzer et Mme Odile Saugues.
SOMMAIRE
___
INTRODUCTION
I. LA FRANCE ET L’ALGÉRIE VERS UNE RELATION APAISÉE ?
Nous présentons ici les résultats des travaux menés dans le cadre d'une mission scientifique de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, laboratoire du CNRS. Il s'agit d'une enquête nationale
portant sur la guerre d'Algérie au quotidien vue de la métropole et vue d'en-bas. Elle a été réalisée par une quarantaine d'enseignants-chercheurs dans 27 départements et coordonnée par deux
historiennes spécialistes de la Guerre d'Algérie, Raphaëlle Branche, maître de conférence à l'université de Paris I- Sorbonne et Sylvie Thénault, ingénieur de recherches au CNRS. L'approche
locale a donc été privilégiée dans toute sa complexité et présente l'intérêt de ne pas réduire les évènements à l'affrontement entre deux nations mais " d'assumer - je cite nos deux
coordinatrices- la complexité du réel et de voir agir, éventuellement s'affronter, divers acteurs sociaux ". Notre enquête s'attache à démontrer l'impact du conflit dans le département de la
Vienne. Elle n'est pas centrée sur les aspects militaires mais sur les aspects sociaux, sur la façon dont les habitants de la métropole ont vu et connu la guerre alors qu'ils étaient éloignés
du terrain d'affrontement des deux camps. Dans le département de la Vienne, les archives administratives nous ont incités à nous interroger sur les retours et les exodes en métropole au terme
de plus de sept années de guerre.
Les sources
Les sources consultées sont essentiellement institutionnelles (préfectorales), issues des archives départementales et ponctuellement de quelques entretiens effectués auprès de représentants
de la communauté des harkis de Châtellerault. Leur vécu apporta une touche précieuse face à la froideur des documents administratifs. Nous avons trouvé peu d'éléments significatifs dans les
archives municipales ce qui est logique car les rapatriements relèvent toujours des prérogatives préfectorales. Les archives départementales regroupent surtout celles du cabinet du préfet :
des recensements donc des fiches et des relevés statistiques, des rapports des officiers des Renseignements généraux et des rapports mensuels adressés par le préfet au ministre de
l'Intérieur. Mais ce n'est qu'une exploration encore très partielle
QUI ? Les rapatriés qui sont-ils ?
Comment sont-ils dénommés par les pouvoirs publics ?
Une typologie des rapatriés difficile à établir...(la suite
en cliquant sur l'image ci-dessous)
Une mission de charité active et de justice pour
les “victimes de leur foi en la Patrie” : soldats vietnamiens de notre corps expéditionnaire d’Indochine, harkis, vieux soldats en difficulté, anciens de la Légion Etrangère, victimes de la
violence civile abandonnés par les pouvoirs publics…
A la veille du 25 septembre...
(Cliquer sur l'image ci-dessus pour accéder au site
SECOURSDEFRANCE.COM)
La souffrance de nos amis Harkis est loin d'être éteinte et nous le savons bien, à
Secours de France. Les injustices perdurent malgré les déclarations des gouvernements successifs et les promesses de notre Président, Nicolas Sarkozy.
Nous sommes toujours sur le front et nous avons toujours besoin de votre aide pour suppléer les carences des différents organismes gouvernementaux qui veulent faire croire que tout a été "soldé":
les biens et les coeurs!
Lire ci-après l'article de notre ami "Mon harki.com" en suivant ce lien.
(Cliquer sur le lien ci-dessus pour lire le mémoire.)
http://webdoc.france24.com/harkis-les-oublies/
Harkis… Les oubliés
Les harkis sont les Algériens qui ont choisi de combattre aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie
(1954-1962).
Craignant les représailles du Front de libération nationale (FLN) après la signature des accords d’Évian, en mars 1962, environ
100 000 d’entre eux ont quitté l’Algérie pour s’installer dans le sud de la France. Certains ont été aidés par des soldats de l’armée française, d’autres par des « pieds-noirs ».
Cliquer sur l'image ci-dessous pour aller sur le site.
(Site bien documenté. Cliquez sur l'image ci-dessous pour aller sur le site, ou copiez-collez le lien dans votre navigateur).
ATTENTION ! Certaines images peuvent heurter la sensibilité du public !
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
ÉTAT MAJOR DE L’ARMÉE DE TERRE
SERVICE HISTORIQUE
94300 Château de Vincennes
75997 Paris Armes
Tel 343 70 61 Poste 132
21 AVRIL 1977
N. 002855/DEF/SH/C
NOTE
pour
le Cabinet du Ministre
OBJET : Supplétifs incorporés en Algérie REFERENCE : Note n. 15088/DEF/C.4.B. en date du 4 avril 1977
En réponse à la lettre de référence, le Service Historique de l’Armée de Terre a l’honneur de faire connaître qu’il ne possède aucune
archives sur les sujets évoqués.
Toutefois, un document établi par le « Bureau d’aide aux musulmans français » Hôtel National des Invalides – 75007 PARIS – avec le numéro
270 en date du 27 mai 1975, fait état des chiffres suivants :
-Effectif des supplétifs (harkis, moghaznis) incorpores en Algérie
- environ 200.000
- Suppletifs emprisonnés par le F.L.N. apres l’independance
- environ 2.500
- Suppletifs disparus ou executés par le F.L.N.
- environ 150.000
Le Général FORRET
Chef du Service Historique
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-plainte-des-harkis-est-elle-justifiee_492880.html Par Laurent Chabrun, Alexandre Lenoir, Thomas Varela et , publié le 30/08/2001 à 00:00
La plainte des Harkis
est-elle justifiée ?
Quarante ans après, ils poursuivent la France pour crime contre l'humanité. L'Express présente les pièces du dossier et ouvre le débat
C'est un camouflet, une sorte de revanche de l'Histoire. La France, pays des droits de l'homme, se voit menacée d'être poursuivie en justice après le dépôt à Paris, le 30 août, d'une plainte pour
crime contre l'humanité et complicité. Une accusation que l'on pouvait croire réservée aux tyrans et aux massacreurs, aux Pinochet ou aux bouchers des Balkans. Ceux qui voudraient infliger cette
humiliation à notre démocratie ont, eux aussi, été beaucoup humiliés. Il s'agit des harkis, du nom de certaines unités autochtones, les harkas, engagées du côté français pendant la guerre
d'Algérie. Une appellation qui s'est étendue aux 200 000 supplétifs de l'armée française et à leurs familles.
Lire la suite en cliquant sur l'image ci-dessous
:
Considérés comme des traîtres par leurs compatriotes, les harkis ont été victimes, après l'indépendance, de massacres effroyables. Même si les accords d'Évian devaient garantir leur
sécurité. Guy Pervillé dresse ici l'exact bilan des responsabilités dans cette tragédie. (... lire la suite en cliquant sur l'image
ci-dessous)
Directeur de la publication : Pierre CAMANI, Président du Conseil Général, Sénateur du Lot-et-Garonne.
à la nouvelle promotion d'officiers formés à l’Ecole d'application de l'infanterie
(EAI) de Montpellier
L'armée de terre donne ce 18 juin 2010 le nom de "Lieutenant Youssef ben Brahim" (1927-1968) à la nouvelle promotion d'officiers formés à l’Ecole
d'application de l’infanterie (EAI) de Montpellier « la Mecque des fantassins ».
Ancien du FLN, Ben Brahim fut l'un des plus redoutables combattants algériens au service de la France. Ce parrainage prend
un relief particulier dans le contexte tendu entre Paris et Alger, alors que la lecture caricaturale des "événements" d'Algérie du film Hors-la-loi a fait scandale au Festival de Cannes.
Ce choix fort s'explique par la promesse de la reconnaissance nationale faite aux harkis (par Jacques Chirac puis Nicolas
Sarkozy) et par la mobilisation de plusieurs généraux: Hervé Charpentier, alors patron de l'EAI (il prendra cet été le commandement des forces terrestres à Lille), et Brick Irastorza, chef
d'état-major de l'armée de terre. Le capitaine Gilbert Sandmayer a joué lui aussi un rôle majeur. Pied-noir engagé à 16 ans et 9 mois dans une harka où il passa trois ans, deux fois cité (Liban,
guerre du Golfe), chevalier de la Légion d'honneur et du Mérite national, cet infatigable défenseur de la cause des français musulmans se réjouit: « Depuis la fin de la guerre d'Algérie, c'est la
première fois que les harkis sont honorés militairement. »
Youssef Ben Brahim fut de ces Algériens qui crurent passionnément en une Algérie nouvelle, offrant les mêmes droits à tous.
Né à Saïda en 1927, ce fils de marchand s'engage dans la rébellion dès 1954. Il convoie des armes, des munitions et des fonds au profit des premiers maquis de fellaghas. Il découvre aussi la
vénalité des chefs du FLN, la brutalité de leur politique terroriste. Ses idéaux sont trahis.
II ne cache pas sa déception. On le dénonce. L'armée l'arrête.
Son destin bascule avec le lieutenant Georges Grillot. Bigeard lui a demandé de former à la contre insurrection des
combattants musulmans, soudés par les mêmes convictions. Ben Brahim y croit La devise du "commando Georges" lui plaît : "Chasser la misère". Engagé en janvier 1959, il est nommé sergent, sous les
ordres de Grillot et de Bénésis de Rotrou, auteur d'un livre remarquable sur cette unité antiguérilla qui comptera plus de 200 combattants, tous volontaires.
Aux dires de Bigeard, ce commando Georges sera « un outil terrible qui donnera le frisson à l'ennemi et se fera un nom dans
toute l'Algérie ». Intelligent et charismatique, « en pointe toujours », Ben Brahim contribue à détruire le FLN dans le secteur de Saïda grâce à son expérience du terrain, sa connaissance des
rebelles et de la population. Entre janvier 1959 et janvier 1961, il combat, rallie des rebelles, glane les récompenses. Nommé aspirant puis sous-lieutenant, il devient l'adjoint de
Grillot.
Le 28 septembre 1959, ce « chef sensationnel » (Bigeard) est cité une première fois à l'ordre de l'Armée, décoré par le
général de Gaulle. Il obtient la médaille militaire le 1er septembre 1960. Blessé grièvement le 24 janvier 1961 d'un coup de hache, ce père de huit enfants, titulaire de dix titres de guerre, est
fait chevalier de la Légion d'honneur sur son lit d'hôpital.
Mars 1962 : les accords d'Évian mettent fin à l'Algérie française. Nommé lieutenant à titre fictif, Ben Brahim embarque
pour la métropole. Avec quelques harkis qui ont échappé au massacre, il rejoint Sireuil (Dordogne) pour mettre en valeur un domaine agricole acheté par André Wormser, ami du commando Georges. Le
FLN tentera à trois reprises de l'assassiner. Ben Brahim survivra, en éliminant neuf de ses agresseurs...
Son refus de la facilité, sa fraternité quotidienne, cet engagement et cette fidélité sans faille à la France, quelles que
soient l'origine ou la confession, sont ces valeurs que l'armée de terre transmet à ses officiers. Et, sans doute aussi au-delà, à tous les jeunes en manque de repères ou d'identité.
Frédéric Pons
Source : "Valeurs Actuelles" du 18 juin 2010.
Bibliographie :
Commando Georges, du général Robert Gaget, paru aux éditions Trésor du Patrimoine.
Réunie le mercredi 1er décembre 2004, sous la présidence de MM. Paul Blanc, secrétaire, puis de Bernard Seillier, vice-président, la
commission a organisé une table ronde sur le projet de loi n 356 (2003-2004), adopté par l'Assemblée nationale, portant reconnaissance de la Nation
et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.
(Lire la suite en cliquant sur l'image ou avec le lien)